Esso consente quasi lo svelamento del processo artistico di Renéè Lavaillante, nel senso che è uno svelamento che non esaurisce il significato che le sue opere producono in noi, ma lo amplificano: ci fanno comprendere il senso del suo lavoro fin nelle pieghe più riposte, ammesso che esso risieda in profondità. Anzi sembra che per la Lavaillante il senso si dia sulla superficie. Che si crei solo a partire da essa. Che sia la superficie l’oggetto da interpretare. E non solo quella del foglio immacolato, ma anche quella del foglio ottenuto con fibre vegetali che il processo di lavorazione consente di distinguere, lasciando intrappolati, nelle sue fibre, grumi che, con il loro rilievo e diverso colore, intaccano la purezza e la levigatezza di una canonica superficie cartacea. Per questa via, si saranno introdotte perturbazioni nell’ordine.
Le mani, e si direbbe che il volto sia bendato, sebbene nel video non si veda mai, sembrano sostituire gli occhi nella visione: con gesti impercettibili, che corrispondono a sobbalzi nella percezione, esse seguono la grana ruvida della carta, individuano le sporgenze e tracciano con la matita direzioni possibili da un grumo all’altro, intorno ai quali, inoltre, tracciano linee circonflesse, rendendoli segni.
L’imprevisto vi ha ruolo essenziale: quando l’artista getta sulla carta piccoli sassi e successivamente li toglie uno a uno sostituendoli con segni concentrici della matita, ne stigmatizza la presenza così come si è venuta configurando nel lancio, attuando quel passaggio dall’evento al segno, che è il risultato dell’operazione artistica che caratterizza il lavoro di Renée Lavaillante.
Ciò che si determina in maniera occasionale - ma parlare di circostanza è lecito soltanto considerando che l’artista seleziona una piccola porzione di realtà e ivi lascia accadere piccoli scostamenti dall’atteso – è per analogia lo scostamento che c’è tra ideazione e realizzazione nell’operazione artistica.
Portiamo, a sostegno di quest’ipotesi, anche i disegni ottenuti tramite il fissaggio di un carboncino a un giunco: i movimenti del polso (dettati dalla volontà artistica) vengono invariabilmente dirottati dai piegamenti che il giunco restituisce attraverso la sua flessibilità e influiscono sul segno prodotto, ma il segno ottenuto reca traccia della volontà dell’artista e del dirottamento determinato dal giunco e, dunque, si può parlare di sommatoria delle due forze. I disegni sono la testimonianza di questa somma algebrica tra riflessione astratta ed esistenza.
Analogamente, individuare nel bianco assoluto della neve segni, imporre all’indeterminato direzioni; creare contingenze, affinché si crei l’occasione del disegno, vuol dire cercare l’affiorare della componente estetica come prodotto congiunto dell’accidente e del concetto. Insomma, una modalità del disegnare che non è concepita totalmente in via preliminare, che non è, cioè, determinata in tutte le sue parti prima della sua realizzazione, e che è formalizzata attraverso un’esperienza che non passa necessariamente attraverso gli occhi (in questo, articolandosi un altro fondamentale snodo nella pratica artistica d Renée Lavaillante) ottiene come risultato di circoscrivere l’elemento umano e più specificatamente la sua ineliminabile tendenza artistica. Che è, appunto, il contenuto, straordinario, di questo video.
La vidéo envoûtante de Renée Lavaillante, artiste canadienne qui a exposé en Italie, se décline dans des tons où les blancs prédominent, interrompus seulement par le noir de lignes jamais géométriques. À une vision délicate et raffinée concourent des mains très sensibles, instruments rhabdomantiques servant à capter les directions qui se cristallisent sur la surface du papier, et quelques rares accents de figuration : avec ces seuls éléments est réalisé un des plus beaux films sur le principe du travail d’un artiste.
Cette vidéo dévoile le processus artistique que conduit Renée Lavaillante, mais c’est un dévoilement qui, loin d’épuiser la signification que les œuvres produisent en nous, l’amplifient plutôt. Elle fait comprendre le sens du travail jusque dans ses replis les plus cachés - si le sens réside dans la profondeur. Or il semble, bien au contraire, que le sens se donne ici sur la surface, qu’il se crée d'abord à partir d'elle, et que cette surface devient ainsi l’objet à interpréter. Par surface nous entendrons, non pas uniquement celle de la feuille immaculée, mais aussi celle qui se présente avec des fibres végétales que le fabricant du papier a intégrées, prenant au piège, ici et là, des petites rugosités - petits grumeaux, disons - qui, avec leur relief et leur couleur distincte, entament la pureté et le lisse d’une surface de papier normale. Ainsi sont introduites des perturbations dans le dispositif.
Les mains - on imagine que les yeux sont bandés, bien qu’on ne voie jamais le visage dans la vidéo -, semblent remplacer les yeux dans la vision. Avec des gestes imperceptibles, qui correspondent aux soubresauts de la perception, les mains suivent le grain rugueux du papier, repèrent les saillies et tracent avec le crayon des directions possibles d'un grumeau à l’autre. Elles entourent enfin de lignes ces grumeaux, qui sont ainsi transmués en signes.
Quand l’artiste jette sur le papier de petits galets, pour ensuite les enlever un à un, les remplaçant par des signes concentriques au crayon, elle en marque la présence, configurée dans la chute. L’imprévu joue un rôle essentiel. Le passage de l’événement au signe est le résultat de l’opération artistique qui caractérise le travail de Renée Lavaillante.
L’artiste sélectionne une petite portion de la réalité, puis elle laisse advenir l'événement imprévu, qui s'installe, pour l’opération artistique, quelque part entre conception et réalisation. L'attente est toujours trompée.
Voyons, pour appuyer cette analyse, les dessins obtenus avec un fusain fixé à un jonc. Les mouvements du poignet, dûs à la volonté de l’artiste, sont invariablement déroutés par les fléchissements qu'engendre le jonc par sa flexibilité. Ces fléchissements influencent le signe produit, mais le signe produit porte la trace de la volonté de l’artiste et du détournement du jonc. Il y a addition des deux forces. Les dessins se situent au croisement de la réflexion abstraite et du monde matériel.
Articulation fondamentale de la pratique artistique de Renée Lavaillante : une expérience qui ne passe pas uniquement par les yeux. Repérer des signes, dans le blanc - parfois absolu comme celui de la neige -, imposer des directions à l’indéterminé, susciter des contingences afin que se crée l’occasion du dessin, c'est chercher l'émergence du faire esthétique dans le produit conjugué de l’accident et du concept. Voilà le propos, magnifiquement montré, de cette vidéo.
Traduit de l'italien par Gilles Cyr
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